En janvier 2024, nous avons publié un article sur l'affaire Houssein & Ors v London Credit Ltd & Ors [2023] EWHC 1428 (Ch) dans laquelle la Haute Cour a jugé qu'un taux d'intérêt par défaut dans un contrat de prêt relais garanti par une propriété résidentielle constituait une clause pénale et était inapplicable. "Taux d'intérêt de retard du prêteur relais : La Haute Cour considère les intérêts de retard 4% comme une pénalité inapplicable"
En résumé, la Haute Cour a jugé que le taux d'intérêt par défaut (4% par mois) ne protégeait aucun "intérêt légitime" du prêteur relais et qu'il s'agissait d'une pénalité inapplicable. La Cour a également déclaré que des intérêts au taux contractuel standard (1% par mois) étaient dus par l'emprunteur sur toutes les sommes impayées après la date de remboursement spécifiée.
La Cour d'appel a récemment estimé que la Haute Cour avait commis une erreur dans l'application du critère correct pour déterminer si une clause d'intérêts moratoires constituait une pénalité inapplicable : Houssein c. London Credit Ltd [2024] EWCA Civ 721.
La Cour d'appel a suivi les décisions rendues dans les affaires Cargill International Trading PTE Ltd c. Uttam Galva Steels Ltd [2019] EWHC 476 (Comm) et le test en trois étapes défini dans Vivienne Westwood c. Conduit Street [2017] EWHC 350 (Ch). L'application de ces trois étapes :
- Pour déterminer si une disposition équivaut à une pénalité, la question fondamentale est de savoir si le taux d'intérêt de retard est une obligation secondaire découlant de la violation d'une obligation contractuelle principale. Le juge de la Haute Cour n'a pas abordé cette question, mais il était implicite qu'elle avait été franchie (c'est-à-dire que l'obligation de payer des intérêts moratoires découlait d'un manquement à l'obligation principale prévue dans la lettre de crédit du prêteur relais).
- L'intérêt légitime du prêteur relais est-il protégé par l'exécution de l'obligation principale (et dans l'affirmative, quelles sont l'étendue et la nature de cet intérêt légitime) ? La Cour d'appel a estimé que le juge de la Haute Cour avait commis une erreur. Bien que cette question n'ait pas été débattue entre les parties, le juge avait recherché un intérêt légitime du prêteur relais à imposer des intérêts moratoires, et l'avait fait en examinant les intentions subjectives des parties. La Cour d'appel a estimé que la conclusion du juge de la Haute Cour selon laquelle le taux de défaillance ne protégeait pas un intérêt légitime du prêteur relais était erronée - déclarant que "il est inévitable qu'un intérêt légitime à l'exécution de l'obligation principale de rembourser le Prêt, tous les intérêts, frais et commissions à la Date de Remboursement naisse ici".
- Si un tel intérêt légitime est considéré comme existant, le tribunal doit alors examiner si la somme à payer est néanmoins exorbitante, extravagante ou déraisonnable dans son montant ou dans ses effets. La Cour d'appel a estimé que le juge de la Haute Cour n'avait pas posé cette question importante et qu'il avait plutôt cherché à savoir si le prêteur relais justifiait le taux d'intérêt par défaut. Cette approche était erronée.
La Cour d'appel a renvoyé la question de savoir si le taux d'intérêt par défaut constituait une pénalité au juge de première instance pour qu'il décide de l'application du critère correct.
La Cour d'appel a également estimé que la High Court avait eu tort de conclure que les intérêts continuaient à courir après la date de remboursement au taux normal de 1% par mois, et qu'en l'absence d'intérêts moratoires, le taux normal prévu par la lettre de crédit n'était pas exigible. La Cour d'appel a interprété la lettre de crédit en ce sens que le taux d'intérêt de retard devenait applicable en cas de défaillance ou si l'emprunteur ne remboursait pas un montant à sa date d'échéance, mais qu'il n'existait aucun mécanisme permettant de revenir au taux d'intérêt de retard dans les cas où le taux d'intérêt de retard s'appliquerait mais où la disposition serait jugée inapplicable (le taux d'intérêt de retard et le taux d'intérêt de retard s'excluaient mutuellement). La Cour a déclaré que si le taux d'intérêt par défaut est considéré comme une pénalité, dans les circonstances de cette affaire, le taux d'intérêt normal ne s'appliquerait pas aux sommes impayées après la date de remboursement. Toutefois, la Cour a reconnu que le prêteur pouvait choisir de faire valoir sa demande reconventionnelle d'intérêts légaux/équitables dans de telles circonstances.
L'affaire rappelle le test en trois étapes à appliquer pour déterminer si un taux d'intérêt par défaut est inapplicable en tant que pénalité et il sera intéressant de voir si la High Court, lorsqu'elle appliquera le test correct, réaffirmera que le taux d'intérêt par défaut constitue en l'espèce une pénalité.
L'interprétation de la lettre de facilité a été déterminée en fonction des termes particuliers de ce contrat. Mais la décision de la Cour démontre qu'un taux d'intérêt standard ne sera pas automatiquement applicable simplement parce qu'un taux d'intérêt par défaut est une pénalité et est donc inapplicable.
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