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Regard sur l'actualité

Leçons sur la liberté d'expression et les lois sur l'égalité

7-07-2023

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Leçons sur la liberté d'expression et les lois sur l'égalité tirées de l'affaire Higgs contre Farmor's School 

Un employeur peut-il licencier un employé pour des publications controversées sur les médias sociaux ? Les opinions controversées bénéficient-elles de la protection des lois sur l'égalité et peuvent-elles donner lieu à des plaintes pour discrimination ? Rejoignez-moi et plongez-vous dans l'affaire Higgs v Farmor's School, qui donne à réfléchir, pour découvrir les réponses. 

Découvrir le dilemme : 

Imaginez un scénario dans lequel un parent inquiet envoie un courriel au directeur d'une école secondaire, exprimant son inquiétude à propos d'un message posté sur Facebook par un membre du personnel. Le message commence par un appel à "LISEZ CECI ! ILS LAVENT LE CERVEAU DE NOS ENFANTS !"Il conclut en encourageant les lecteurs à signer une pétition décrite comme visant à "Le droit des parents à ce que leurs enfants soient éduqués conformément à leurs croyances religieuses doit être respecté.".   

Une enquête plus approfondie permet de découvrir d'autres posts Facebook de l'agent, reprenant des déclarations telles que : "[l]es enfants de l'école maternelle et de la première année sont préparés à une société où les genres sont fluides"et "Ils volent l'innocence de nos enfants avec un projet sournois visant à supplanter les rôles traditionnels des hommes et des femmes.“. 

Naviguer dans l'affaire : 

Le chef d'établissement discute de ces messages avec l'employée, qui admet les avoir publiés sur son compte Facebook personnel. Lorsqu'on lui demande si ces messages peuvent être considérés comme offensants ou porteurs de préjugés, l'employée répond : "Oui, je ne suis pas contre les gays, les lesbiennes ou les transsexuels. Il s'agit de s'assurer que les gens sont conscients de ce qui se passe dans l'école primaire de l'Église d'Angleterre fréquentée par mon fils. Il ne s'agit pas des écoles, qui ne font que suivre la politique du gouvernement, mais du gouvernement.". L'agent a poursuivi en disant qu'elle ne regrettait pas d'avoir publié ces messages et qu'elle aimait tout le monde.  

Le chef d'établissement a suspendu l'agent avant de le licencier pour faute grave.  

Examen de l'affaire Higgs contre Farmor's School : 

Le cas de Higgs contre Farmor's School a été porté devant l'Employment Tribunal, suivi d'un recours devant l'Employment Appeal Tribunal (EAT) dans l'affaire Higgs v Farmor's School v The Archbishops' Council of the Church of England (Conseil des archevêques de l'Église d'Angleterre).  

Le pouvoir des messages privés sur les médias sociaux : 

Une question importante dans cette affaire était de savoir si l'école avait le droit de prendre des mesures disciplinaires et de licencier l'employée pour ses publications personnelles sur Facebook, qui ne mentionnaient pas explicitement l'école. La réponse a été un oui retentissant.  

La vie privée à l'ère des médias sociaux : 

Kristie Higgs, l'employée, a fait valoir que ses publications sur Facebook étaient privées et que la punir pour celles-ci violerait ses droits en vertu de la loi sur les droits de l'homme. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. L'article 8 stipule que "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance.

Cependant, le tribunal du travail a déterminé que Mme Higgs n'avait pas " [...]toute attente réelle"Le juge de l'emploi Reed a estimé que l'employeur n'avait pas respecté le droit à la vie privée concernant ses publications sur Facebook. Le juge de l'emploi Reed a estimé que le "Le fait est que toute personne publiant sur une plate-forme telle que Facebook perd effectivement le contrôle de ses publications, du moins lorsqu'un grand nombre de personnes peuvent y avoir accès". L'école était donc "de plein droit"La Commission a demandé à la Cour de justice des Communautés européennes de prendre des mesures à l'égard des postes. Cette partie de la décision n'a pas fait l'objet d'un recours. 

Démêler l'écheveau des plaintes en matière de discrimination : 

Mme Higgs a-t-elle été victime de discrimination ? Elle a soutenu devant l'Employment Tribunal qu'elle avait fait l'objet d'une discrimination ou d'un harcèlement illégaux en raison de ses convictions. La "religion ou les convictions" sont des caractéristiques protégées en vertu de la loi sur l'égalité des chances. Loi sur l'égalité 2010. Selon la jurisprudence, la croyance doit être digne de respect dans une société démocratique, ne pas être incompatible avec la dignité humaine et ne pas entrer en conflit avec les droits fondamentaux d'autrui. 

En l'espèce, le tribunal du travail a estimé que les convictions de Mme Higgs, y compris son absence de croyance en la fluidité du genre, ainsi que son absence de croyance en la possibilité pour une personne de changer de sexe biologique, répondaient à ces critères et constituaient des convictions protégées en vertu de la loi sur les droits de l'homme de l'Union européenne. Loi sur l'égalité 2010Cette décision n'a pas fait l'objet d'un appel.  

Le tribunal du travail a ensuite estimé que si les convictions de Mme Higgs étaient protégées par les lois sur l'égalité, elle n'avait pas été victime de discrimination ou de harcèlement de la part de la Farmor's School en raison de ces convictions. Son licenciement a été motivé par le fait que "[l]es croyances de Mme Higgs sont protégées par les lois sur l'égalité".un langage fleuri et provocateurLes mots "homophobie" et "transphobie" utilisés dans ses publications sur Facebook pourraient raisonnablement donner l'impression qu'elle a des convictions homophobes et transphobes qui ne seraient pas protégées par les lois sur l'égalité.  

L'appel : 

Mme Higgs a fait appel avec succès auprès de l'EAT.   

L'EAT a trouvé un problème dans l'analyse juridique de l'Employment Tribunal. Le tribunal aurait dû d'abord examiner s'il existait un lien suffisamment étroit ou direct entre les publications de Mme Higgs sur Facebook et ses convictions, ce qui aurait fait de ces publications une manifestation de ses convictions. L'EAT a examiné les conclusions de l'Employment Tribunal et a déterminé que "[ ?il a déjà été constaté que les messages Facebook en cause avaient un lien suffisamment étroit ou direct avec les convictions invoquées par [Mme Higgs] dans le cadre de la présente procédure pour constituer une manifestation de ces convictions.". 

Le tribunal du travail aurait donc dû se demander si le traitement de Mme Higgs par l'école Farmor était " [...]en raison de cette manifestation de convictions ou en rapport avec celle-ci (interdite en vertu de la [Loi sur l'égalité 2010), ou si c'est en fait parce que [Mme Higgs] a manifesté sa croyance d'une manière contre laquelle il est justifié de s'élever.". L'EAT a renvoyé l'affaire devant l'Employment Tribunal pour qu'il se prononce à ce sujet. 

La proportionnalité est importante : 

L'évaluation du caractère répréhensible de la manifestation d'une croyance implique un exercice de proportionnalité. L'EAT a donné des indications sur l'approche à adopter pour évaluer la proportionnalité de toute interférence avec les droits à la liberté de religion et de conviction et à la liberté d'expression : 

1. la liberté de manifester ses convictions (religieuses ou autres) et d'exprimer des opinions relatives à ces convictions sont des droits essentiels dans toute démocratie, que les convictions en question soient populaires ou non et même si leur expression peut choquer ; 

2. ces droits sont toutefois assortis de conditions. La manifestation des convictions et la libre expression seront protégées, mais pas lorsque la loi autorise la limitation ou la restriction de cette manifestation ou expression dans la mesure nécessaire à la protection des droits et libertés d'autrui ; et   

3.La question de savoir si une limitation ou une restriction est objectivement justifiée sera toujours spécifique au contexte. La nature de la relation de travail en question donnera lieu à des considérations différentes.

    En attente de la décision du Tribunal : 

    La question de savoir si les mesures prises par l'école Farmor en réponse aux messages de Mme Higgs sur Facebook constituent une discrimination illégale ou un harcèlement va maintenant être réexaminée par le tribunal du travail, et il sera intéressant d'en connaître le résultat.  

    En attendant, cette affaire rappelle aux employés que ce qu'ils publient sur leur compte privé de médias sociaux peut avoir de graves répercussions sur leur emploi.  

    L'affaire rappelle également aux employeurs qu'ils doivent réfléchir soigneusement avant de prendre des mesures à l'encontre de leurs employés pour un comportement qui pourrait être protégé par la loi sur la protection de l'environnement. Loi sur l'égalité 2010.  

    Si vous avez besoin d'aide en matière de droit du travail, notre équipe dévouée est prête à vous aider. 

     
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    • News Author:Michael Michaeloudis | Sophie Georgiou

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    Michael Michaeloudis

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    Sophie Georgiou

    Avocat senior associé

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